Dans la plupart des cas, l’arrêt cardio-circulatoire survient à la suite d’une fibrillation ventriculaire, c’est-à-dire la contraction rapide et anarchique du muscle cardiaque, qui n’assure alors plus son rôle de distribution du sang dans le système circulatoire. Cela se manifeste alors par la perte de conscience, l’arrêt respiratoire et la disparition du pouls. Cette situation est cependant parfois réversible, c’est à ce moment que le défibrillateur a toute son importance.
Concrètement, l’idéal est d’intégrer, dans la mesure du possible, un défibrillateur à tout processus de réanimation cardio-pulmonaire. Une étude réalisée au Japon et publiée dans le « New England Journal of Medicine » le 18 mars 2010 a démontré que l’utilisation d’un défibrillateur par un témoin permet une augmentation significative du taux de survie de la victime à +1 mois (31,6% contre 14,4% sans défibrillation précoce). Il est ainsi communément admis aujourd’hui que ce dispositif permet de doubler les chances de survie en cas d’arrêt cardiaque.
Fonctionnement d’un défibrillateur
La victime est-elle en situation de fibrillation ? Pas de panique ! Après sa mise en place, simple et rapide, le défibrillateur s’occupe de tout. Cet appareil permettant la défibrillation, c’est-à-dire la délivrance d’un courant électrique au travers des tissus cardiaques, se compose d’un boîtier équipé d’une ou plusieurs batteries qui alimentent un ordinateur. Après l’application de deux électrodes recouvertes d’un gel conducteur sur le thorax de la victime, l’ordinateur se charge de l’analyse du rythme cardiaque et indique s’il est nécessaire de pratiquer une défibrillation.
Selon le modèle utilisé, le choc sera délivré de différentes façons :
Après la charge d’un condensateur par un circuit à haute tension (1000 à 5000 volts), un courant électrique continu est délivré pendant une dizaine de millisecondes entre les deux électrodes thoraciques. L’objectif de la défibrillation est la « remise à zéro » du tissu myocardique qui pourra retrouver, si le choc s’est avéré efficace, un rythme cardiaque normal qui sera alors qualifié de sinusal.
Le cas particulier de l’enfant
En matière de secourisme, sont considérés comme enfants ceux âgés de 1 à 8 ans et d’un poids de moins de 25kg et comme nourrissons ceux âgés de 0 à 12 mois. Dans ces 2 cas, la fibrillation cardiaque est plus rarement à l’origine de l’arrêt cardio-respiratoire. En effet, la première cause identifiée dans la majorité des cas est l’hypoxie tissulaire, c’est-à-dire un défaut d’apport en oxygène au cœur, pouvant avoir différentes origines (inhalation, noyade, intoxication, …). Cette spécificité impose alors un ordre différent dans la pratique des gestes de secourisme face à l’enfant en arrêt cardio-respiratoire.
Si un témoin est présent, lui demander d’alerter les secours, de se procurer si possible un défibrillateur, puis :
Le défibrillateur devra être mis en place dès que celui-ci est disponible sur les lieux de l'incident et le plus tôt possible. Des dispositifs adaptés, comme des électrodes pédiatriques (nourrisson/enfant) ou un réducteur d’énergie doivent être utilisés. Ceux-ci permettent d’atténuer l’intensité du choc électrique délivré. La mise en place des électrodes se fait selon les recommandations du fabriquant du défibrillateur utilisé. En l’absence de dispositifs adaptés, les électrodes adultes peuvent être utilisées, en veillant à poser la première sur la partie antérieure au milieu du thorax et la seconde au milieu du dos de l’enfant.
Qui peut l’utiliser ?
Le décret du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des défibrillateurs par des personnes non médecins a modifié le Code de la Santé Publique en autorisant son utilisation par tout témoin d’arrêt cardiaque. Sa mise en place d’une grande simplicité ferait de son utilisation un jeu d’enfant. Il est cependant à souligner que, aussi facile que soit son emploi, une formation peut toujours s’avérer utile.
Ce dispositif permettant de sauver de nombreuses vies, aucune formation de secourisme ne peut aujourd’hui faire l’impasse sur l’utilisation du défibrillateur. Qu’il s’agisse d’appareils de formation, ne délivrant pas de choc réel, ou de défibrillateurs opérationnels utilisés en mode « formation », se familiariser à la mise en place des électrodes ou encore au mode de fonctionnement de l’appareil permettra d’aborder toute situation d’urgence avec plus de sérénité et d’efficacité.
Le défibrillateur et AFPR Appli
Depuis plusieurs années, les petits boîtiers verts se multiplient en France et dans le monde. Qu’ils soient mis en place dans les établissements administratifs, les écoles ou encore les lieux de pratique sportive, il est désormais monnaie courante d’en trouver dans chaque commune française. Il est alors fréquent qu’un tel dispositif se trouve sur le chemin d’un Premier Répondant se rendant sur les lieux d’un arrêt cardiaque.
AFPR Appli est capable d’indiquer à ses secouristes de proximité si un défibrillateur est disponible dans son environnement immédiat et de le diriger vers celui-ci, afin de l’intégrer au processus de réanimation cardio-pulmonaire et ainsi d’augmenter les chances de survie de la victime. Le process actuellement employé en cas d’alerte via AFPR Appli est le suivant :
Il est alors tout naturel pour notre association d’inviter les mairies mosellanes à déclarer les défibrillateurs installés dans leur commune, mais également de favoriser leur installation en extérieur, afin que ceux-ci soient accessibles plus facilement et en dehors des heures d’ouverture des établissements. Comme expliqué précédemment dans notre article sur le citoyen sauveteur (pour le (re)lire, c'est par ici !), il est à rappeler qu’un renforcement des peines est prévu par la proposition de loi du 19 février 2019 en cas de vol ou de dégradation d’un défibrillateur public.
De plus, en matière de législation, depuis la parution du décret n°2018-1186 du 19 décembre 2018 relatif à la base de données nationale des DAE, les exploitants sont tenus de transmettre les informations relatives à la localisation et à l’accessibilité de leurs appareils, dont la maintenance est rendue obligatoire. Le ministère de la santé et des solidarités sera le gestionnaire de cette base de données déployée à l’échelle nationale. L’Association Française de Premiers Répondants aura l’honneur de contribuer à sa mise en place, la Moselle ayant été choisie comme département test pour son lancement. Nous vous donnerons très bientôt plus d’informations à ce sujet, restez connectés !